Dernière mise à jour : 21 octobre 2022
Et en même temps, accueillir un enfant et l’aider est extrêmement gratifiant. Pour être gratifiant, l’enfant confié doit aller mieux, être conforme aux attentes sociales, cesser d’aller mal, de « faire le fou ».
Or, il arrive parfois que l’enfant résiste, continue d’aller mal, refuse d’être reconnaissant, gratifiant.
Si l’investissement personnel et familial de l’assistant-e- familial-e- est fortement mobilisé, le mieux-être de l’enfant accueilli n’est pas forcément celui attendu.
Les motivations initiales envers le métier d’assistant familial et/ou l’écart entre l’enfant attendu et la réalité de l’accueil de l’enfant amènent parfois l’assistant familial à traverser une véritable désillusion : attente de reconnaissance déçue, fatigue, surcharge émotionnelle, incompréhension, colère, envie « de laisser tomber » et sentiment d’échec ou de culpabilité peuvent envahir le champ de la pensée et démobiliser l’assistante familiale dans son engagement professionnel.
De même, des accueils heureux sans histoire qui « tiennent » sans problème, par opposition à ceux qui craquent, sont, nous pouvons en convenir, plutôt rares.
Pour paraphraser René Clément, psychologue à l’ASE, le placement familial se révèle être toujours une pratique ambiguë, souvent inquiétante et parfois même décevante : non seulement cette pratique ne résout pas à tout coup, comme on le souhaiterait les situations familiales difficiles et ne soustrait pas totalement la souffrance de l’enfant.
Alors, qu’attendre finalement d’un accueil familial et par extension de l’assistant familial ?
Ne sommes-nous pas souvent dans une attente idéalisée qui fait que nous espérons que l’accueil d’un enfant en difficulté sera forcément La bonne solution qui viendra à tout coup garantir son avenir, diminuer sa souffrance qui est la sienne et soulager ses parents au point qu’ils peuvent très vite aller mieux et le reprendre ?
Si il est maintenant convenu, que l’assistante familiale doit s’attacher à l’enfant, qu’il en a besoin pour grandir mais de façon non pathologique, non fusionnelle, en laissant la place ouverte aux parents, ce sera à l’assistante familiale de trouver la formulation juste qui ne vient pas la faire suspecter d’indifférence ou de vampirisme maternel, qui laissera ouverte la place des parents et ne fera pas porter à l’enfant accueilli et l’ enfant accueillant la dette de l’ accueil.
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